Le besoin
Malgré les difficultés d’aménagement des terrains en pente, ceux-ci permettent souvent de réaliser des jardins intéressants, tout en 3D. La circulation entre les différentes terrasses demandent la création d’aménagement spéciaux, le plus souvent des rampes ou des escaliers.
Notre maison est située dans une pente. L’aménagement du terrain a nécessité la création de terrasses dont la plate-forme pour la maison. La maison se niche donc contre un talus. Nous avons eu besoin de créer un escalier reliant la plate-forme de la maison au jardin en haut du talus.
La conception
Ce talus est maintenu par un mur de soutènement. Nous avons donc placé l’escalier à l’extrémité du mur qui sert alors de pivot à l’escalier.
Vu la pente du talus, surtout la partie basse, nous avons du faire un escalier en quart-tournant.
Pour le dimensionnement des marches, il faut respecter la règle G+2H=63cm (plus d’infos)
L’escalier étant inséré dans la pente, nous avons dû réaliser un mur en angle à l’intérieur duquel s’insère l’escalier.
Pour des raisons de solidité face aux contraintes du terrain, l’escalier est réalisé en béton.
Le mur d’appui
Tout d’abord, il a fallu creuser dans la pente pour dégager le volume dans lequel s’inscrit l’escalier. Cela a mis à nu des parties verticales en terre qu’il faut retenir avec un mur de soutènement.
Les fondations du mur
Le mur en parpaings
Contrairement au mur de soutènement existant, le mur d’angle de l’escalier a été réalisé avec des parpaings creux de 20cm et la semelle de fondation est minimale. J’ai estimé qu’il n’était pas nécessaire d’en faire plus : le mur est de taille réduite, sa forme en angle est auto-stable, la terre qu’il retient est stable (pas de remblais), une fois coulées les marches assureront un support et une continuité mécanique en liaison avec le mur de soutènement actuel (qui lui est fait selon les règles de l’art). J’ai simplement pris soin de réaliser un chainage périphérique relié aux fondations par des poteaux.
Le coffrage de l’escalier
Une fois le mur terminé, j’ai dessiné le profil des marches sur le mur.
Il est inutile et dispendieux de remplir tout le volume avec du béton. J’ai donc rapporté de la terre jusqu’à environ 10/15cm en dessous du coin rentrant des marches. La ligne de profil dessinée sur le mur m’a permis de bien déterminer la quantité de terre. J’ai tassé et aplati la terre au fur et à mesure.
Le coffrage est réalisé avec des planches de coffrage en sapin. Les planches sont découpées à la hauteur H des marches. Les planches sont ensuite fixées contre le mur avec des tasseaux. Attention, les tasseaux sont mis du côté extérieur des marches pour éviter de les couler dans le béton.
J’ai commencé par fixer la marche du bas, puis la deuxième en vérifiant bien les niveaux. Le bas de la planche supérieure est aligné avec le haut de la planche inférieure. Au fur et à mesure du montage des marches, je vérifiais que j’avais bien mes 10cm au minimum entre le bas de la planche et la terre. J’ai du re-creuser à plusieurs reprises.
Ensuite, j’ai disposé un treillis soudé, en plusieurs parties, que j’ai fait glissé sous le coffrage par le haut de l’escalier. Le treillis a été calé avec des petits blocs de béton pour s’assurer qu’il ne touchera pas le terre et le coffrage pendant le coulage.
Le coulage du béton
Il faut commencer par le bas de l’escalier. Le béton ne doit pas être trop liquide. La progression ne doit pas être trop rapide pour éviter que la pression du béton de la marche supérieure ne fasse déborder le béton de la marche inférieure. Ainsi, entre deux marches, le béton doit avoir le temps de tirer un peu. On peut aussi couler le béton sur plusieurs marches supérieures, en évitant de remplir complètement ces marches.
Le vibrage du béton est aussi très important pour garantir une finition et une solidité correcte. Pas besoin d’aiguille vibrante, il suffit de touiller la béton avec la truelle, en insistant sur les bords et les angles. La difficulté est que cette opération a tendance à re-fluidifier le béton. Cela augmente la pression sur la marche inférieure qui peut alors déborder. Ne vous inquiétez pas, vous trouverez rapidement le bon dosage.
Le décoffrage
J’ai attendu le lendemain. Le béton était suffisamment dur. Attention, il est préférable de ne pas trop tarder. Les planches sont un peu prises dans le béton, notamment la partie basse. En décoffrant le lendemain, le béton est encore friable et donc les planches se retirent plus facilement.
Attendre plusieurs jours avant d’utiliser l’escalier.
L’escalier est fini
La finition viendra ultérieurement. J’ai prévu d’enduire les murs et les contre-marches avec un enduit à la chaux rouge brique. Je fixerai des éléments en bois sur les nez de marche et les marches seront recouvertes avec le même béton désactivé utilisé pour la cour et le chemin d’accès.